Faire de l’éco-citoyen anxieux le collaborateur épanoui de demain, relevons ensemble ce défi !

L’éco-anxiété ou solastalgie est un terme apparu au début des années 2000, en 2003 plus précisément pour désigner la détresse psychologique dans laquelle se trouvent les personnes face à la crise climatique que nous traversons. Il s’agit d’une détresse psychique ou existentielle causée par les changements environnementaux, comme l’exploitation minière, le changement climatique, les risques d’approvisionnement et toutes les formes de dérèglement qui viennent entraver la santé de notre planète. Cette nouvelle forme d’anxiété s’est accentuée récemment par les différents rapports scientifiques revenant sur l’état de notre planète, d’autant plus depuis le dernier rapport du GIEC sorti le 9 août 2021. C’est naturellement un sujet qui touche de près notre secteur, c’est un sujet nouveau sur lequel nous manquons encore de maturité et pour lequel j’ai eu envie de partager avec vous mes questionnements et réflexions. 

Les travel managers sont conscients de ce point qui arrive dans leurs entreprises. Déjà, ils doivent répondre à des collaborateurs qui souffrent de ce trouble mais trop souvent, ils manquent de maturité et se sentent démunis face à ce qu’aux Etats-Unis, on nomme “dépression verte”. C’est un sujet nouveau qui bouscule nos codes et qui touche à de nombreux aspects de la vie en entreprise : le bien-être du collaborateur, sa considération en tant que citoyen, son souhait d’aligner ensemble ses valeurs et ses missions entrepreneuriales, sa volonté de bien faire dans l’un comme dans l’autre de ces aspects de son existence. Une nouvelle fois, les travel managers doivent travailler main dans la main avec les Ressources Humaines afin de trouver des solutions adaptées. Une nouvelle fois, le travel management va au-delà des missions liées uniquement au déplacement professionnel pour élargir son spectre de compétences à la mobilité dans sa globalité. 

“ Je dois prendre l’avion pour un déplacement professionnel, je vais polluer et avoir une empreinte carbone importante ce jour-là alors que dans mon quotidien, je multiplie les efforts et mets en place un grand nombre d’actions pour réduire mon impact environnemental. “

Voilà une question qui commence à revenir dans les discussions que me rapportent les travel managers avec qui j’échange au quotidien. Comment répondre à ces interrogations légitimes, comment rassurer et convaincre le collaborateur que d’une part, son déplacement a été pensé dans une politique voyage globale qui prend en compte toutes ces considérations écologiques mais aussi comment le convaincre que ce déplacement est indispensable pour le bon fonctionnement de son entreprise. 

Là est tout l’enjeu de la prise en considération de l’éco-anxiété. 

Il faudra d’une part mettre en place une communication interne forte pour faire connaître au collaborateur les actions établies par son entreprise pour la compensation par exemple de ses déplacements mais il faudra aussi travailler avec les fournisseurs, startups, laboratoires d’innovations, partenaires historiques pour la création et la mise en avant de nouveaux outils qui permettront à chacun de trouver un équilibre serein entre l’indispensable rencontre humaine sans laquelle nous ne pourrions travailler et la construction d’une politique de déplacements raisonnés. 

Il serait prématuré aujourd’hui de donner des réponses à toutes ces questions, l’importance à mon sens est de les poser, d’en avoir conscience et d’œuvrer sans plus attendre à la concrétisation de toutes les envies frémissantes de notre secteur. Les déplacements professionnels ont encore de belles heures à vivre et sont indispensables à une vie d’entreprise prospère et équilibrée, à nous de les construire ensemble, tels que nous les souhaitons pour que les générations futures puissent elles aussi profiter de la richesse de la nature tout en développant leur conscience citoyenne à travers le prisme de l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle.

Sabah Kahoul