Partie 2 : Pénurie, délais, coûts, le casse-tête de la gestion de flotte s’intensifie !

Partie 2 : de nouvelles causes et quelques solutions…!

La logistique automobile en voie de déraillement…

 Retrouvez la première partie de cet article consacrée à la cartographie et à l’explication des causes en cliquant sur le lien suivant : Pénurie, délais, coûts, le casse-tête de   la gestion de flotte s’intensifie !

Comme si les causes énumérées ci-dessus ne suffisaient pas à compliquer le sujet, le marché automobile est significativement perturbé par une crise naissante de la logistique. Les véhicules neufs s’accumulent sur les parkings des différentes marques automobiles à l’instar du groupe Stellantis (né de la fusion du Groupe PSA et de Fiat Chrysler Automobiles en janvier 2021) qui voit son site de Rennes obstrué par des centaines de Citroën C5 et de Peugeot 5008. À Sochaux, le même groupe stocke dorénavant ses véhicules sur un aérodrome désaffecté du Grand Est ! 

Le problème n’est pas que franco-français, le sujet de la logistique automobile se traite aujourd’hui à l’échelle continentale. Les ports européens sont totalement saturés de véhicules neufs qui attendent désespérément des transporteurs pour être acheminés. C’est le cas des ports du Havre ou de Zeebruges qui sont deux “entrées” importantes en Europe pour les constructeurs étrangers. 

Pour synthétiser, une fois que les constructeurs ont relevé tous les défis cités dans notre premier article, la crise qu’est en train de connaître la “supply chain” en Europe, remplie des parkings et vide les concessions automobiles. Cela allonge les délais de livraison au-delà du raisonnable. CQFD. 

Les loueurs longue durée à l’heure de la débrouille !

La situation est tellement inextricable pour les loueurs longue durée qu’ils en sont parfois réduits à changer d’interlocuteur pour aller directement à la source d’approvisionnement : le concessionnaire ! 

Des réseaux parallèles…

Très clairement, les loueurs sont aujourd’hui dans l’obligation de nouer des accords “particuliers” avec les concessionnaires qui disposent – par chance – des véhicules désirés sur leur parking. Objectif pour le loueur : les retirer le plus vite possible du circuit de la vente aux particuliers pour le récupérer dans son parc et ainsi, satisfaire l’entreprise cliente. Ce “bruit de couloir” que je vous partage est loin d’être un épiphénomène au sein du marché. Au-delà de l’anecdote, il faut s’imaginer le temps et l’énergie que le loueur doit dorénavant consacrer pour répondre à son client ! 

Des véhicules de seconde main…

Phénomène totalement inenvisageable il y a encore quelques mois, il n’est pas rare aujourd’hui de récupérer des véhicules d’occasion dans les parcs automobiles des entreprises. Attention, il ne s’agit pas d’occasions avec 100 000 km au compteur ! Ce sont davantage des véhicules collaborateurs (voitures qui ont été achetées puis immatriculées par une concession automobile ou par leurs employés) au faible kilométrage ou des véhicules vendus aux particuliers qui ont fait l’objet d’un retour rapide en concession. Le loueur peut ainsi récupérer des véhicules en très bon état pour les redistribuer auprès de ses entreprises clientes. Seul bémol : ces dernières doivent s’en satisfaire. Concrètement, il ne faut plus être difficile sur le choix de la couleur ou de telle ou telle option embarquée. 

Les conséquences pour l’acheteur en charge de la flotte automobile

Sans refaire le match, toutes les causes citées précédemment ont pour conséquence de diminuer de manière significative les stocks mis à disposition des loueurs longue durée et de facto, des entreprises. L’acheteur en charge de la flotte automobile se retrouve donc devant un catalogue clairsemé avec des tarifs de location nettement en hausse et des délais de livraison intenables dans le cadre d’une car policy efficiente. Ce contexte rend pratiquement impossible les benchmarks entre loueurs et opérateurs du marché et conduit surtout à un risque de dépendance particulièrement accru.