Pénurie, délais, coûts, le casse-tête de la gestion de flotte s’intensifie !

Nous poursuivons notre série sur la mobilité des collaborateurs avec un sujet d’actualité particulièrement sensible pour l’acheteur en charge de la flotte automobile : la difficulté pour les entreprises de s’approvisionner en véhicules de société et de facto, de gérer efficacement leur parc. Les conséquences de la crise Covid sont malheureusement durables en la matière et elles invitent les entreprises à repenser plus rapidement que prévu la mobilité de leurs collaborateurs autour de solutions qui se veulent alternatives et durables. Business Travel Purchase fait le point sur cette problématique souvent rencontrée dans le cadre de ses missions. 

 

Pourquoi la gestion de flotte est-elle devenue si compliquée ?

La principale réponse est la suivante : un allongement historique des délais de livraison qui perturbe la gestion des flottes automobiles de toutes les entreprises qui en sont dotées. Les causes sont multiples. 

  • Durant la crise sanitaire mondiale, les mobilités en général ont connu un ralentissement considérable et sans précédent. Aussi, “logiquement”, les constructeurs ont diminué leurs productions et donc leurs stocks respectifs. Même si le marché de la vente des véhicules aux particuliers a connu une baisse significative en 2022 (-8% vs. 2021 selon la Plateforme automobile qui recueille l’enregistrement des immatriculations ; -30,95% par rapport à 2019 !), le marché des véhicules de société n’est pas sujet aux mêmes variations. C’est effectivement un marché très contractualisé (leasing, LOA, LLD, etc.) et annualisé qui répond à des contraintes fortes et incontournables quant au turn over obligatoire au sein des flottes automobiles. En clair, les entreprises sont dans l’obligation de rendre les véhicules généralement (délais habituels de location compris entre 36 et 48 mois) et doivent donc se réapprovisionner en conséquence. 
  • La pénurie de certains composants comme les semi-conducteurs qui sont très utilisés dans l’industrie automobile. L’effet boule de neige qui a provoqué cette situation est le suivant. C’est bien sûr la crise Covid qui arrive en tête des éléments perturbateurs. La Chine, appliquant une stratégie sanitaire “particulière”, a multiplié les confinements et donc les arrêts de production des composantes. Les mobilités au niveau mondial ont également été historiquement réduites ce qui a induit une baisse importante des commandes de véhicules neufs. Un phénomène surprenant est venu également raréfier le marché des semi-conducteurs : une croissance considérable des commandes de consoles de jeux vidéo (du fait des confinements) qui a incité les producteurs à privilégier ce marché. Ajoutons à cela la guerre en Ukraine qui ralentit le marché des matières premières et le marché devient saturé. L’’approvisionnement en puces électroniques, aujourd’hui indispensables surtout sur le marché des véhicules hybrides et électriques, reste donc très complexe. Les entreprises souhaitant verdir leur flotte sont encore davantage impactées par ce phénomène avec des délais de livraison encore plus longs que les véhicules thermiques. Selon le financial Times, cette crise du semi-conducteur devrait perdurer jusqu’à la fin 2023 au minimum… 


  • Les coûts pour les constructeurs sont en net augmentation. Ne revenons pas sur les causes, elles sont largement connues et analysées de toute part. Notons seulement que la hausse du coût de fabrication d’un véhicule en 2022 a augmenté de 18% en moyenne (c’est évidemment variable en fonction du type de véhicule). 

 

  • Une tentation des constructeurs de réserver leurs stocks de véhicules au marché de la vente aux particuliers sur lequel les remises sont bien moins importantes que celles pouvant être accordées aux entreprises. Ces dernières pouvant aller jusqu’à 40%.

Dans la seconde partie de ce dossier, je vous présenterai les solutions alternatives durables qui permettent aux entreprises de répondre à la fois à cette pénurie et à leurs objectifs stratégiques en matière de RSE. Des solutions existent et l’acheteur doit s’en saisir. Suite au prochain numéro !